Port d'Ambre, petit matin - Bérenger et Emetrios

Un dernier effort, il faut que je rejoigne l'éclaireur.
je jette mes dernières forces dans une course, petite foulée, rampage vers la foret ou se trouve l'éclaireur et ses troupes.

Bérenger a sauté sur Rouxpoil lorsqu'il s'est élancé vers la forteresse.

- "Bon, je ne sais pas qui te force à agir ainsi, mais s'il faut sauver ce type, allons-y."

Bérenger s'efforce de contrôler sa monture. Dès qu'il voit l'inconnu s'extirper de la forteresse, il se dirige vers lui. Une fois arrivé à proximité, il tend la main à cet homme pour l'aider à monter derrière lui. Il est maintenant temps de s'enfuir de là le plus vite possible.

- "Je ne sais pas qui tu es, mon gars, mais on va attendre de se retrouver loin d'ici avant de se taper la discute. J'espère que t'es pas trop lourd, mon cheval est déjà fatigué."

Ce sont trois créatures, plus mortes que vives qui finissent par arriver à l'orée de la majestueuse forêt. S'il faut faire un classement, il est probable que le prisonnier soit le plus moribond ; c'est à peine s'il respire. Bérenger note néanmoins des capacités de récupération hors normes : les estafilades les plus profondes ont rapidement cessé de saigner et sont presque totalement refermées. Rouxpoil est à peine en meilleur état et manque de s'écrouler à chaque pas. Le sorcier est finalement celui qui s'en tire le mieux même si la trouille, combinée à une très éprouvante descente aux enfers, ont diminué son espérance de vie d'une bonne douzaine d'années...

Rapidement, il est était évident que la poursuite n'avait pas été lancée. Néanmoins, ces créatures étant particulièrement rusées, une embuscade n'était pas exclue. Le cœur de Bérenger manque de s'arrêter de manière définitive quand une série d'aboiements se font entendre au devant. Il ne pensait pas dire ça un jour, mais c'est avec soulagement qu'il reconnait sa cousine Victoire, faucon sur l'épaule, accompagnée d'une meute de dogues et de veneurs, juchés sur des chevaux qui doivent être les descendants de l'illustre Morgenstern.

D'abord un sourire goguenard sur le visage, la cavalière change d'expression en voyant l'état de la troupe. Descendant de cheval elle s'approche de Rouxpoil puis s'adresse à Bérenger :
- "Je te connaissais bien des défauts, mais je pensais que tu savais au moins prendre soin d'une monture. Puis en regardant derrière son cousin. Ce n'est pas Emetrios ? Qu'avez-vous encore donc fait ? "Machinalement, elle a porté la main à la garde de son épée...
Ledit passager laisse échapper un gémissement et ouvre vaguement un œil.

A part cette impression constante, que quelque chose à changer.
C'est impressionnant cette sensation que les abysses n'ont pas de fond.
Il s'étonne de ne trouver aucune armée, ou force d'invasion.

le cadavre vivant amputé, émet un vrai râle et retombe dans une torpeur de récupération inoffensive, quitte à tomber de cheval

Bérenger hésite. Il ne sait pas si le sauvetage de l'inconnu récupèrera la perte d'Emetrios. D'un autre côté, il y a au moins une personne à Ambre qui tient à cet homme, et Bérenger ne sait pas s'il peut en dire autant. Il est trop fatigué pour mentir, mais il peut toujours présenter les choses au mieux. Bérenger ignore les marmonnements de l'inconnu, et tente de s'expliquer.

- "L'ennemi est bien plus fort et plus proche que prévu. Le port était déjà tombé à notre arrivée. Nous avons débarqué pour enquêter, mais nous sommes tombés dans une embuscade. J'ai été séparé d'Emetrios dans la confusion. Notre navire a été littéralement foudroyé et coulé. Rouxpoil a été ma planche de salut. Mais, en résumé, il a tenu à aller sauver ce type. Nous nous sommes ensuite échappé afin de témoigner devant le Roi."

Bérenger reprend son souffle et attend les réactions de Victoire et de l'inconnu.

Victoire commente :
- "Voyez-vous, si je vous avais accompagné, vous ne seriez pas en si piteux état. La fille de Julian annonce ceci comme une évidence, totalement persuadée de ce fait. Nous avons un relais de chasse dans les parages, je vais vous y conduire et vous pourrez y prendre un peu de repos. Vous avez l'air d'en avoir cruellement besoin." Ces mots sonnent comme une insulte.
Le faucon sur son épaule s'envole et les dogues se dispersent dans les fourrés. Un veneur libère une monture et l'étranger est installé dessus. La petite troupe se met en route, Victoire ne quittant par une seule seconde le dos du nouveau venu.

Bérenger chuchote doucement à l'oreille de Rouxpoil, qu'il tient par la bride.

- "Rappelle-moi de me trouver loin d'Arden lorsque l'ennemi arrivera. Je ne voudrais pas déranger Victoire dans ses futurs exploits... Enfin, cette peste arrogante sera confronté à la réalité bien assez tôt, qu'elle profite encore un peu de ses illusions."

Bérenger s'empresse de suivre sa cousine jusqu'au relais de chasse. Une bonne nuit de sommeil lui permettra de se remettre les idées en place.

Le relais de chasse est composé de trois petits pavillons formant une cour fermée par un mur percée d'une large double porte. La forêt parait particulièrement dense dans les environs et seul le sentier par lequel les princes d'Ambre arrivent semble praticable.

L'aile gauche regroupe les écuries et un écuyer vient s'occuper de Rouxpoil, flattant l'encolure de la monture et lui murmurant des paroles apaisantes. Le corps central, plus massif, est réservé aux habitants "de marque" alors que le bâtiment de droite est réservé aux gardes et domestiques. C'est vers ce bâtiment que le prisonnier inconnu est escorté, sous la vigilance d'un carré de gardes. L'attitude des hommes laisse à penser qu'il échange une prison contre une autre, peut-être un peu moins sombre...

Victoire, quant à elle, se dirige à grands pas droit devant elle, aboyant des ordres.
- "Soignez le manchot et faites-lui manger quelque chose mais tenez-le à l’œil. Préparez des quartiers pour mon cousin, ainsi qu'une collation."
Sans un regard derrière elle, Victoire pénètre ensuite avec éclat dans le logis central. Au loin, le soleil se couche doucement, donnant une teinte rouge à la forêt d'Arden.

J'accepte les soins et surtout TOUTES la nourriture et boisson, qu'ils peuvent me fournir, sans trop protester
J'essaie de faire parler les gens, dès que je sens une maitrise de la langue et un peu moins de fatigue
Vous ne m'accompagnez pas, vous allez me laisser manger tout seul ?
A qui dois-je toutes ces largesses ?
C'es un bien bel endroit ce manoir, il est situé où ?
Serait-il possible d'avoir de meilleurs habits ?
Ou serait-il possible de me reposer ?
J'attend l'audience avec mon hôtesse

Bérenger sourit aux palefreniers.

-"Si cela ne vous dérange pas, je préfère dormir prés de mon cheval, à l'écurie. Il sera de toute façon de meilleure compagnie que ma cousine".

Il tente un clin d'oeil complice, tant pis si cela choque les serviteurs. Il s'occupe ensuite sérieusement de Rouxpoil : il enlève la selle, le fait manger et boire tandis qu'il le nettoie et le brosse. Il compte dormir près de lui, sur la paille, la tête reposant sur la selle. Le fait que la fuite serait grandement facilitée en restant près de Rouxpoil lui traverse l'esprit avant de s'endormir.

-"<baillement> A demain Rouxpoil. Enfin, j'espère !"

Une partie de mes forces sont enfin revenues. Je fais un brin de toilette remet un peu d'ordre dans mon apparence. je m'habille arrange un peu les couleurs et le style des vêtements.
Puis je me rends vers le lieu de la collation. je salue mon sauveur à mon entrer.

On ne s'est pas vraiment présenter. Je m'appelle Astragor. Merci pour ce sauvetage inespéré.
J'espère ne pas vous avoir causer trop de problèmes ?

J'attend debout notre hôtesses, sans rien me servir

Bérenger est étonné que l'inconnu ne soit pas plus étroitement surveillé. D'un autre côté, il est difficile d'échapper à Julian, ou sa fille, en Arden. Le nom d'Astragor ne lui dit rien. Autant être prudent pour un premier contact. Paix et prospérité, comme dirait l'autre.

- "Votre sauveur est dans l'écurie et s'appelle Rouxpoil. Si vous voulez le remercier, il adore les carottes. Je suppose toutefois que vous devriez être plutôt reconnaissant envers la personne qui a envoyé MON cheval à VOTRE rescousse. J'aimerais bien savoir qui c'est d'ailleurs. Vous n'auriez pas une idée ? Sinon, vous jouer souvent à la princesse en danger ? Vous n'avez pas du tout le physique du rôle, belle performance d'acteur en tout cas."

Bérenger mange tout en parlant. C'est toujours ça que les doryphores n'auront pas se dit-il. Toutefois, il commence à s'inquiéter de l'absence de Victoire et jette des coups d'oeil à droite et à gauche pour voir si elle arrive.