Labyrinthe végétal des Jardins du Château - Tristan, Martin, Lystrella, Emetrios, Bérenger

- "En effet cousin, c'est bien lisse-tré-la que cela se prononce. Par contre Martin tu mettais en garde contre de fausse promesse de grandeur et l'on me parle déjà de chasse aux monstres ? En dévisageant d'un air interrogateur Tristan dans un premier temps puis en se tournant vers la Bérenger : Nous n'avons pas été présenté !? Un autres de nos nombreux cousin je présume ? Posant la question de manière rhétorique accompagné d'une très légère révérence.

Martin salue les nouveaux venus.
- "Je n'aimerais pas paraître trop curieux, mais quelle est cette histoire de "chasse au monstre" ? A titre personnel, j'y vois plus une méthode douloureuse de se suicider, plutôt qu'un moyen d'atteindre la grandeur..." Puis, se tournant vers sa cousine :
"Lystrella, je te présente en effet Bérenger, fils de Bleys et cavalier émérite."

- Contrairement à Bérenger, je ne souhaite pas participer à une chasse au monstre, c'est plutôt une chasse à l'homme dont je voudrais te parler. Comme tu le sais, Bérenger et moi avons été attaqué, Bérenger s'en est mieux sorti que moi. Mais contrairement à lui, je veux connaitre l'identité de leur maître. Bérenger souhaite en capturer un.

Il se tourne vers Bérenger

- Mon premier problème c'est que Victoire veut participer à cette chasse. Non pas que je n'ai pas confiance, mais je préfère ne pas m'attirer la colère de son père. Personnellement je préférerais faire sans elle. Et partir juste après la soirée, avant d'aller me coucher. Bérenger et moi ne sommes pas tout à fait d'accord sur la route à suivre, mais c'est un détail sur lequel nous pouvons nous accorder plus tard.

Il s'assoit sur un banc de pierre, masse son bras.

- Mon second problème est de m'assurer une possibilité de fuite plus rapide que la Marelle. Tu es le seul de notre génération à avoir ouvertement fait part de ton amour des atouts. Tu es donc le seul qui puisse nous rapatrier en une pensée vers ici.

Emetrios prend une pause mesurée, puis il reprends la parole avant que Tristan puisse répondre

- Mais tu es aussi le plus à même de te faire une empreinte psychique des individus que nous pourrions rencontrer. Je suppose que l'individu que je cherche devrait assez être puissant pour te laisser une impression durable. Je pense que nous ne réussirons pas à l'approcher suffisamment pour que je puisse lui soutirer un objet personnel. Tu es donc le plus qualifié d'entre nous pour réussir à déterminer s'il s'agit d'un membre de la famille ou un tiers extérieur. Je ne veux pas récupérer un de ces molosses, je veux trouver leur veneur et en apprendre un peu plus sur lui.

Bérenger fait trois pas de côté afin de se démarquer d'Emetrios. Il enlève son chapeau et fait une révérence devant Lystrella. Il ne peut s'empêcher de plaisanter en la saluant.

-"Chère cousine, je suis enchanté de faire enfin votre connaissance. Je vois que vous fréquentez déjà l'élite de notre génération, proche du trône. Vous voilà maintenant devant la lie de notre génération, poursuivie par des loups."

Bérenger sourit en replaçant son chapeau sur sa tête.

-"Pour faire bref, nous voulons Emetrios et moi enquêter sur ces loups qui nous ont attaqués. A part ça, nous ne sommes d'accord sur rien. J'envisage une battue à partir d'Arden en descendant lentement en ombre. Le but est de capturer un loup afin de l'étudier. Mais si la tâche s'avérait trop complexe, recueillir le plus de renseignements voire le bout d'un loup serait déjà bien. S'ils viennent des Cours du Chaos c'est peut-être une nouvelle déclaration de guerre."

De nombreuses pensées contradictoires assaillent Tristan. Il détourne le regard, comme s'il se concentrait sur quelque chose qu'il est le seul à voir. Il reprend enfin la parole, d'une voix lente et grave.

- "Nous parlions, avant votre arrivée impromptue, sur l'intérêt de la franchise chez les petits-enfants d'Obéron. Devons-nous nous comporter comme nos aînés - des manipulateurs aussi retors que cyniques ?  Je vais essayer d'être honnête, plutôt que de recourir comme d'habitude à une prudence toute diplomatique."

Un léger rictus se dessine sur les lèvres du jeune duc. Son ton se fait plus incisif.

- "La perspective de passer autant de temps avec vous deux, chers cousins, le brun lugubre et le roux surexcité... me consterne. Mais que des fauves attaquent les héritiers d'Ambre quand ils séjournent en Ombre, voilà qui ne peut être toléré. D'autant que mes études vont me conduire assez loin d'Ambre, du côté de l'arbre mythique, Ygg. Je pourrais donc envisager de me joindre à une expédition, si plusieurs conditions sont remplies.
Elle devra être menée par Bérenger, dont je connais la maîtrise de la Marelle.
La présence de Victoire nous garantira le soutien de Julian pendant la traversée d'Arden. Et si elle a la moitié des talents de son père, le Grand Veneur, se passer de son aide serait une erreur.
Bien sûr, il nous faudra un capitaine, pour diriger notre escorte. Que je ne vois pas inférieure à deux mille hommes. Emetrios me semble bien trop sensible pour envoyer autant de soldats à une mort probable. Lystrella, peut-être ? Dans tous les cas, les préparatifs prendront plusieurs jours."

L'artiste se penche vers sa cousine, attendant sa réponse.

- "Et bien messieurs, j'ai déjà mené plusieurs centaines d'hommes et malheureusement pour moi il m'est arrivé d'en perdre une bonne partie notamment lors d'une traversée en ombre." Tout en reprenant ce léger tic de faire les cents pas et adoptant un ton bien plus grave.

- "2000, cher duc me semble bien exagéré, surtout pour mener une traque. Je comprends que tu crains pour ta sécurité mais un effectif supérieur à la centaine serait déraisonnable. Voyager à cheval est une bonne idée surtout si notre ouvreur est si bon cavalier que ce que l'on prétend. Saluant Bérenger d'un sourir et d'un léger hochement de tête.

- "De ce fait cela réduirait encore notre troupe à quelques dizaines mais améliorerait notre confort, notre mobilité et notre capacité de fuite par la même occasion ! Phrase clairement à l'intention de Tristan.

- "Par contre la ou je suis d'accord avec toi, c'est que de se passer des services de Victoire, si elle est la digne fille de son père, ne serait pas judicieux pour une affaire de cette importance surtout si nous tentons de capturer une de ces bêtes. Autant demander à un borgne droitier de se battre de la main gauche, même si j'en connais quelques uns qui pourrait vous surprendre. Et puis prouver à notre illustre oncle et à sa fille notre valeur pourrait nous faire rentrer dans les bonnes grâces du plus craint des gardiens d'Ambre."

Puis se tournant vers Emetrios.

- "Se passer de quelques préparatifs ne serait pas le bienvenu. Certes nous ne partons pas en campagne mais nous ne savons pas ce qui nous attend. Et trouver une escorte de cavalier nous prendra peut être plus d'une journée mais cela n'est pas réellement à ma portée. Par contre si la piste est encore fraîche et que nous réussissons à remonter jusqu'à leur maître cela risque d'être follement excitant !" Énonçant cette dernière phrase avec un sourire et un entrain bien plus juvénile que précédemment.

Martin écoute attentivement votre conversation puis prend la parole :
- "Si je peux me permettre, même si je ne suis pas directement concerné... Je pense que dans tous les cas, vous avez bien fait d'en parler à quelqu'un d'autre et le choix de Julian est pertinent. Quelle que soit votre décision, vous devriez également en parler au Roi. Pour ma part, je peux vous suivre de loin, disons en vous contactant régulièrement par atout, histoire de voir comment les choses se passent. Par contre, pour une traque de ce type, j'aurais plutôt tendance à préconiser un petit groupe mobile. Il faudrait aussi voir quelle piste est la plus fraîche, en fonction de l'écoulement du temps et de la durée de votre séjour ici. Emetrios, il me semble que tu es en Ambre depuis quelques jours déjà non ?"

Je joue machinalement avec l'étoffe autour de ma taille tout en m'interrogeant sur la proposition de Martin qui me semble raisonnable. Je jette tout de même un coup d'oeil à la réaction de son frère qui semble assez frileux au sujet de cette expédition.

- "Il est vrai que cinq princes et princesses d'Ambre de la troisième génération ne devrait pas avoir grand chose à craindre en ombre, surtout si nous sommes mobile et que nous savons rester discret. De plus avec un moyen de retraite non pistable nous pourrions fuir ces bêtes si la situation l'exige. Et si cela peut te rassurer Tristan, Martin n'a qu'a garder le contact avec toi. Tu serais ainsi le premier des rapatriés et une fois en lieu sûr tu pourrais l'aider à nous ramener à ton tour !"

Et me retournant vers l'austère guerrier.

- "Nous écourterions ainsi les préparatifs et pourrions partir au petit matin. Il est vrai que nous devrions nous concentrer sur la piste la plus fraîche. Lequel de vous deux à été confronté à ces loups en dernier ? Et il serait bon de savoir dans quelle circonstances elles vous ont accroché ? Les similitudes et les disparités pourrait nous aider à connaître un peu plus notre ennemi !"

Nous n'avons pour l'instant que le récit de Bérenger.

Tristan écarquille les yeux quand Lystrella mentionne quelques dizaines d'hommes. Il s'attendait à négocier une cohorte de 600 fantassins ou une compagnie de 200 cavaliers... L'arrogance des dieux d'Ambre, même chez les plus jeunes, n'a donc pas de limites !  Le jeune duc cherche ses mots.  

Je laisse le temps aux autres, c'est-à-dire Emetrios et Béranger, de s'exprimer.

Désolé pour le délai, j'étais sur Paris pour le week end
Les tontons: bon restau de viande!!

- J'étais en train de pisser quand j'ai entendu des combats dans les rues. Les hommes se sont précipités dehors. J'avais décidé de les laisser à leur sort depuis quelque jours. Il n'y avait plus rien qui me retenait dans cette ombre. J'ai effectué un glissement en ombre et je suis parti. Puis j'ai été surpris par deux molosses bientôt rattrapé par des arbalétriers. J'ai tenté de les distancer en ombre, mais ils m'ont suivi. J'en ai blessé une, mais pas assez fort pour la tuer. Acculé et proche d'un sort définitif, Tristan m'a appelé, je lui ai demandé s'il pouvait me faire passer.

Emetrios regarde ses cousins, et scrute leur réaction, il vient de leur annoncer froidement qu'il allait mourir, comme si pour lui cet événement n'était qu'un pas de plus à franchir.

- Ces bestioles peuvent nous traquer en ombre. Dés que nous sortirons d'Arden, elles sont susceptibles de nous retrouver. Elles ont goûté mon sang. Dépouiller Ambre ou une ombre proche de troupes est une erreur, je préfère les comités restreints, discrets et voyageant dans une relative sécurité. Et pour autant que je sache, je n'est pas encore vu de molosse des enfers nager aussi vite qu'un navire. L'ombre où ces attaques ont commencées était une ombre où le temps passait vite, j'aime les campagnes, mais j'aime surtout les enchaîner et jouer avec le temps me permet d'en enchaîner beaucoup. A priori, si je ne me trompe pas, une semaine ici ne devrait pas faire plus de un à trois jours là où j'étais.

Bérenger paraît soucieux et semble réfléchir à voix haute plutôt que de s'adresser à quelqu'un.

-"Je crains que les morsures de ces bêtes soient empoisonnées et brouillent l'esprit. Emetrios se lamente d'avoir perdu une trentaine d'amis dans cette rencontre avant d'avouer qu'il n'avait plus rien à faire d'eux et qu'il les a abandonné sans un regard en arrière. Il reconnaît l'immense danger de ces créatures, qui ont failli le tuer, et propose l'instant suivant de partir en tout petit groupe, ce qui me paraît particulièrement risqué si ces bêtes nous débusquaient. Un poison subtil pourrait expliquer ces divagations. A moins que..."

Bérenger se précipite derrière Lystrella. Les muscles de sa cousine semble le rassurer.

-"Emetrios est peut-être contrôlé mentalement par l'invocateur de ces loups démons. Cela expliquerait son acharnement à nous envoyer dans ce qui ne peut-être qu'un odieux piège visant à capturer ou tuer des Ambriens !"

Le visage de Tristan se fige, tandis que ses yeux passent d'un interlocuteur à l'autre. Il finit par hocher la tête, comme s'il acquiesçait à quelque révélation intérieure. Le jeune duc prend une longue inspiration avant de répondre au plus extraverti de ses cousins.

- "Bérenger... N'en rajoute pas. Emetrios reste l'un des plus vaillants spadassins d'Ambre, même s'il se complaît dans le sang, les cendres et les larmes. Son courage comme sa sincérité ne sauraient être remis en question. En revanche..."

L'artiste se tourne avec grâce vers le spadassin en question, toujours assis sur son banc de pierre.

- "Je te remercie de ton témoignage, Emetrios. Il nous éclaire sur la marche à suivre. Mais, je suis navré de te le dire, tes névroses te disqualifient comme capitaine de notre compagnie. Je n'irai pas au-devant de ma propre mort en négligeant mon escorte. Le royaume de mon père peut sûrement se passer de quelques centaines de cavalier. Si ce n'était pas le cas, nous pourrions nous contenter d'un demi-escadron, une soixantaine d'hommes, quitte à le renforcer en chemin - les ressources d'Ombre sont infinies."

D'un ton égal mais définitif, il conclue.  

- "Je ne me joindrai à aucun groupe inférieur à ce nombre."

Cette dernière réplique s'adresse aussi bien à son frère qu'à sa cousine.

Lystrella jette un coup d'oeil par dessus son épaule.

- "Une tendance à se réfugier dans les jupons des dames cousin ? Une autre que moi aurait pût se sentir vexée !"

Puis se tournant devant le reste de la compagnie.

- "Il est vrai que tu as l'air de ressasser de bien sombre pensées Emetrios. Jusqu'à présent aucun d'entre vous n'a été attaqué par plus de deux bêtes et toujours quand vous étiez isolés. Je comprends tes réticences Tristan, si tu n'as pas le coeur à l'aventure tu peux tenir compagnie à Martin et être notre appuis. Deux personnes ne serai pas de trop pour permettre de nous retrouver ou de nous replier si nous étions séparés ou acculés. Partir à quelques centaines serait une perte de temps et de moyens et bien contre productif dans le cas présent."

Lystrella fait une légère pause tout en cherchant ses mots.

- "J'ai ouï dire que Bérenger était, comment dirais-je, plus doué que toi dans de nombreux domaines, sauf le dessin où tu excelle bien sûr. De plus c'est un excellent cavalier qui semble-t-il préfère le grand air aux salles de classe. Tu nous serait peut-être plus utile à Ambre si tu ne tiens pas à confronter tes talents à ceux du fils de Bleys !"

Emetrios esquisse un sourire

- Ce qui est constant chez nous, c'est notre capacité à ne voir que ce qui nous intéresse. Je pourrais vous faire le récit de ma dernière campagne, mais vous risqueriez encore d'y trouver quelque message caché.

Il marque une pause, fixe le regard de son cousin artiste

- Je peux comprendre ta méprise sur ma vision du monde Tristan, mais le sujet n'est pas important ici. J'ai beaucoup de solutions en ombre pour nous entourer. Elles seront certes moins efficaces qu'un contingent local mais nous pouvons éventuellement compter sur eux et éviter ainsi de dépouiller nos propres forces. Je t'en laisserai volontiers le commandement. Ainsi tu pourras nous montrer quel roi tu seras lorsque le moment sera venu.

Alors qu'il garde la posture face à Tristan, d'une voix un peu plus forte il lance à Bérenger

- Mettre en doute la qualité de mon allégeance envers la couronne d'ambre et de tout ceux qui sont de ma famille pourrait être considéré comme une insulte grave. A la différence de tout ceux présents ici, je n'ai et n'aurai jamais aucune prétention au trône, de part mon sang mais aussi mes convictions. Comme je l'ai juré plusieurs fois déjà, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger la famille royale, le trône et aussi tous les sujets d'Ambre. Cela inclus nos vassaux du cercle d'or et d'ailleurs.

Martin toussote, semblant même légèrement s'étouffer quand il est question de prétention au trône et d'ordre de succession.
- "Si vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord, laissez-vous la soirée pour y réfléchir et continuer à en discuter. Au pire, l'alcool vous désinhibera. Et vous manquez peut-être d'informations", ajoute-t-il sur un ton moqueur. Mais Tristan, si tu en parles à notre père, j'ai peur qu'il ne soit réticent à te laisser partir. Comme l'a fait remarquer Emetrios, il serait dommage de rouvrir si tôt des questions de succession. En attendant, je vais vous laisser, j'ai des choses à terminer. Essayez juste de ne pas vous étriper en mon absence, ça ferait désordre. Et écoutez Lystrella, elle me semble censée. A ce soir !"
Après vous avoir adressé un bref salut, Martin s'éloigne tranquille en sortant du labyrinthe.

De dos, Lystrella paraît aussi athlétique que Clara, et Bérenger connaît les capacités de sa soeur guerrière. Il pense être dans la position la plus sûre dans la clairière, les fils de Random étant plus connu comme des artistes que des guerriers. Quoique l'aîné fut entraîné par Bénédict... Bérenger évalue du regard la distance lui permettant de sauter derrière Martin pendant que ses autres cousins continuent la conversation.

Emetrios ne paraissant pas particulièrement baver (enfin pas plus que d'ordinaire) et sa pilosité semblent rester sagement à sa place, le danger paraît moins immédiat. Le départ de Martin fournit cependant une occasion de fuite qui ne se représentera pas de sitôt, Bérenger se précipite derrière son cousin, en ne prenant que le temps d'une courte révérence envers sa cousine avant de s'excuser.

-"Je vous prie de bien vouloir accepter mes plus plates excuses, chère cousine, j'ai été pris d'un bref élan de panique et j'ai soudain estimé que l'endroit le plus sûr de ce labyrinthe était juste derrière vous. Veuillez n'y voir que la reconnaissance sincère de vos talents, et l'effroi d'un étudiant en sorcellerie peut habitué à combattre des créatures démoniaques. A vrai dire, j'ai plutôt séché mes cours de Défense contre les forces du Mal. Aha..."

Je deviens de plus en plus expert dans l'art des excuses, pense Bérenger, mais tant qu'on s'excuse, c'est qu'on est en vie ! Il commence à partir en reculant, les yeux fixés sur Emetrios, attentif au moindre signe de transformation.

-"La Lycanthropie est la transformation, partielle ou complète, d'un homme en loup, ou en créature anthropomorphe proche du loup. Dans de nombreuses ombres où je suis passé, cette maladie légendaire est souvent causée par la morsure d’un loup ou d’un autre lycanthrope. Or la blessure d'Emetrios paraît sérieuse et ne semble pas correctement soignée.  L'hypothèse qu'un loup démoniaque puisse transmettre une telle maladie est certes faible mais seriez-vous prêt à parier votre vie là-dessus ? "

Sur ces mots, Bérenger tourne les talons et s'enfuit en courant.

Les obsessions, les caprices et les facéties de ses cousins menacent de briser la façade que Tristan entretient avec soin. Voilà qu'il vient d'entendre un ambrien s'excuser ! Immobile, les traits figés, il regarde Martin s'éloigner, Bérenger sur ses talons. Il murmure, quand son frère est trop loin pour l'entendre.

- "Il n'y a rien de sensé dans tout ceci. La chasse au monstre nécessite une planification précise et un personnel abondant. Comment avez-vous fait pour gagner la guerre ?  Je ne comprends pas..."

Il secoue la tête. Avant de partir, Martin a évoqué l'effet libérateur de l'alcool. Bien sûr, Tristan ne fréquente pas les mêmes établissements que lui. Mais il connaît un cabaret huppé, près du port, où le tenancier prétend servir une liqueur de chez lui. Un mensonge grossier, mais le breuvage s'est avéré assez proche du spiritueux préféré de sa mère - et presque aussi fort.

Boire avant de dîner est une erreur. Que Tristan va commettre, avec soulagement. Il glisse ses doigts dans sa besace, sort son jeu d'Atout et se concentre sur la carte du port d'Ambre. Il disparaît sans rajouter un mot.

Contemplant la disparition de ses cousins les uns après les autres Lystrella se retrouve seul face à Emetrios.

- "Et bien cher cousin il semblerait que certains membres de notre famille soit doués pour prendre la poudre d'escampette ! Cela dit deux choses me chagrine dans cette histoire. La première, c'est que ta blessure est peut-être en effet mal soigné. J'ai cru comprendre que dans la famille nous guérissons vite. Peut-être devrions nous nous  demander les conseils d'une tente ? La seconde, et non la moindre, c'est qu'il m'a bien semblé entendre parler d'aller boire un verre mais que personne ne m'a indiqué le lieu adequat ni même proposé de l'accompagner !"

Ils sont deux dans le labyrinthe, déjà au loin les invités se réunissent à l'intérieur. Le froid commence à arriver, d'abord la douce fraîcheur du couchant, puis rapidement le froid humide de la mer. Les ombres se fondent dans la pénombre.

- Notre famille est douée pour tout un tas de chose, et tu l'as peut être comprise, surtout pour se déchirer. Ma blessure, dit il en jetant un œil rapide à son bandage, a été bien soignée et ne souffre pour le moment d'aucune évolution handicapante. Si elle vient à évoluer dans le mauvais sens, je ferai ce qu'il faut.

Le silence rempli le labyrinthe, au loin le bruit délicat de la mer contraste avec les musiques en train de se jouer dans le château.

- Il y a tout un tas de bonnes adresses sur le port pour boire un coup. Tristan pourrait te conseiller les plus précieuses, celles où tu pourrais boire confortablement assise dans un fauteuil. Je leur préfère les endroits plus rustiques. Si tu veux faire des rencontres, tu as la Cahute des Pêcheurs, c'est l'endroit où les pêcheurs se réunissent après leurs sorties en mer, ça ne ferme jamais et les gens y sont agréables. Je ne vais pas pouvoir t'accompagner, j'ai d'autres obligations.
Je te conseille quand même de bien tenir ton rôle de Comtesse de la péninsule d'Azur, Random est un roi bon, mais je doute qu'il soit enclin à accepter l'incompétence.

Le vent porte les odeurs du repas à venir, Emetrios tourne le buste vers le bâtiment.

- Hâtons nous quand même de nous préparer.

Il prend la direction de l'entrée.

Lystrella regarde songeuse son cousin s'éloigner. Bien étrange famille en effet... L'éternité devant eux, des infinités de monde à explorer et un goût de l'aventure proche de l'huître accrochée sur son rocher ! Cela dit il fait quand même soif mais elle devrait aller se préparer pour le souper. Bien que ne tenant pas en place la nouvelle comtesse à toujours su remplir ses obligations aussi bien en tant qu'ambassadrice qu'en tant que capitaine de navire.

Lâchant un soupire puis le sourire aux lèvres elle prend la direction de ses appartements l'air guillerette tout à grand renfort de volant comme une enfant. Elle aime bien les robes mais pour grimper aux cordages et nager ce n'est pas des plus pratiques

- "En avant toute brise marine cap au large, un nouveau monde nous attend !" Se dit-elle à haute voix.